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Le pavillonnaire, le lieu de vie des gens sans histoire
Image de l'habitat pavillonnaire dans le cinéma français
L’image du pavillonnaire en France prête à débat. Les catégories sociales,
les professions, sont autant de facteurs qui déterminent les représentations de
ce type d’habitat. L’augmentation croissante de la construction de ces maisons
montre que la demande est importante. Des lotissements, des quartiers entiers
sont construits dans les banlieues et dans les campagnes. On suppose donc que les
français apprécient et investissent dans ce type de constructions. Le pavillonnaire
semble donc avoir une image positive pour une majeure partie de la population
française.
Parmi les éléments qui déterminent les points de vue des français, on trouve
la littérature, la télévision (publicités, séries télévisées, émissions, etc.) Et
aussi le cinéma, facilement accessible à la population. Son influence n’est donc
pas négligeable. Parmi les films les plus regardés, on trouve évidemment les
productions américaines dans lesquelles le pavillonnaire est largement représenté.
Cette surreprésentation a une incidence sur l’image de cet habitat, en sachant que
la plupart des films américains en donnent une image plutôt positive. Par contre,
si on regarde le cinéma français, on se rend compte que le pavillonnaire est sous
représenté. Certains sujets y sont alors récurrents, comme une forte présence de
la voiture, ou une difficulté des relations avec le voisinage. D’autres, au contraire,
sont peu représentés, comme le lotissement glauque et froid. Il semble pourtant
que tous les films convergent vers un point de vue relativement négatif. Aucun
ne semble illustrer un lieu de vie ou les gens seraient heureux sans un certain
sarcasme. Aucun ne se termine sur : « Et ils vécurent heureux dans leur pavillon… ».
Ainsi, l’habitat pavillonnaire, en plus d’être sous-représenté, semble être
dénigré. Les réalisateurs transmettent une image majoritairement négative de ce
type d’habitat à travers des personnages ridicules, des ambiances caricaturalement
idéalisées ou au contraire oppressantes et sinistres. Un lien social, fragile et ambigu,
contribue à discréditer le contexte pavillonnaire. Malgré quelques exceptions, les
points de vue semblent converger vers une représentation des limites de ce type
d’habitat.
Au-delà de la question « pourquoi est-il en sous représentation ? », on peut
donc s’interroger sur l’image qui transparait de cet habitat dans le cinéma français.
Quels sont les spectateurs visés ? Ces films ont-ils des points communs ou sont-ils
au contraire très différents ? Quels aspects de l’habitat pavillonnaire, le cinéma
français met-il en scène ? Est-ce une vision réaliste ou totalement infondée ? Le
cinéma français, en mettant en scène l’habitat pavillonnaire, en souligne un certain
nombre de caractéristiques et en particulier un certain nombre de limites. Il me
semble intéressant de relever ces caractéristiques et d’en dégager les différents
points de vue que les réalisateurs adoptent. En effet, relever et théoriser ces points
de vue permet de mieux comprendre la place de l’habitat pavillonnaire en France.
Quelle position occupe-t-il dans l’imaginaire des français ? Est-il l’habitat idéal et
accessible ou au contraire un ersatz de la maison individuelle ?
J’ai recherché des films, datant de ces vingt dernières années, ayant comme
cadre l’habitat pavillonnaire. J’en ai relevé dix-huit, ce qui est peu par rapport à
la production cinématographique française. Je souhaite les analyser et les croiser
en fonction de la présentation qu’ils font de ce type habitat afin de faire émerger
des thèmes, et les confronter à des écrits ou des documentaires sur ce sujet. Cette
confrontation entre la théorie et la fiction permet de relever des contradictions
ou au contraire des convergences au sujet du quartier pavillonnaire, entre les
opinions des intellectuels et les images que s’approprie le cinéma.
L’échantillon de films étudiés aborde une variété de points de vue,
notamment sur l’ambiance que peut générer un quartier pavillonnaire, et l’aspect
qu’il dégage. Le cinéma le met en scène dans des comédies, des thrillers, des
drames, qui demandent la maîtrise d’atmosphères diamétralement opposées. Les
réalisateurs exploitent le côté rassurant qui génère parfois un ennui mortel. Ces
films présentent des ambiances contraires, mais font ressortir un certain nombre
de points communs à propos des lotissements. On retrouve le thème du voisinage
et du matériel envahissant dans la quasi-totalité des films.
SOMMAIRE
Introduction
I- Des ambiances contradictoires
1- Une ambiance parfois gaie, parfois glauque
a- Un contexte de comédie
- Des personnages ridicules
- Une apparence édulcorée
b- Un décor de thriller
- Une omniprésence de la peur et de la mort
- Un lieu de vie de tueurs en série
2- Un univers protecteur mais ennuyeux
a- un cocon rassurant
- Des gens raisonnables
- Un lieu sécurisant
b- un ennui mortel
- Une ville dortoir
- Une fuite du lotissement
I I- Des relations au voisinage ambiguës
1- Une proximité agréable
a- une solidarité entre voisins
b- de belles amitiés
I 1 1- Des types de pavillonnaire variés
1- Pavillons modestes, de luxes ; pavillons du Nord, du
Sud de la France
a- Un pavillonnaire peu cher
b- Un pavillonnaire de luxe
c- Une différence en fonction des régions et des époques
2- Un pavillonnaire américanisé
a- Un synonyme de luxe
b- invasion d’une culture américaine
Conclusion